• La voix de la carpette se fait entendre !

    La voix de la carpette se fait entendre et le lémurien soutien à 200% ! ACAB ! All Cops Are Bastards !

    [Comme toujours je vous conseille de jeter un coup d'oeil sur son blog]



    "Le Karnaval de Montepellier (le Carnaval des Gueux) ou La Traque/La Battue.


    Illustration by La Carpette



    Mardi 16 février 2010 se déroulait l'habituel carnaval alternatif montepellierain.
    N'étant pas une enfant de la région, mon ami le le Lémurien m'y a convié (d'ailleurs allez jeter un oeil sur son blog, il est comme d'habitude bien plus pertinent que moi). Nous partons donc, armés de nos concepts (ré)volutionnaires, notre liberté en étendard et le coeur en bandoulière.
    Nous n'avons malheureusement participé au Karnaval qu'à partir de 21h, heure à laquelle les arrestations avaient déjà commencées.

    De ce que je sais de ce qui s'est passé avant :
    Des chars ont été confisqués au départ du squat "La Crève" dont le roi du Karnaval (que l'on brûle à la fin, traditionellement comme dans tout bon carnaval qui se respecte). La raison : chars remplis de "bombe à peintures" selon les médias, mais en réalité remplis de ballons à eau. Vous savez les baudruches avec lesquelles on joue en été lorsqu'on est gosse. Apparemment une bonne ambiance, une chariotte distribuant du vin chaud si j'ai bien compris. Et toute cette foule présente malgré la pluie, suivant la fanfare. Quelques tags, et la vitrine du McDo explosée. Etant partisant de la Voix des Murs et anti-McDo, je ne vais pas le déplorer. Mais soit, je comprend que ça puisse passer pour du vandalisme.

    Et c'est sur la Comédie que nous les avons rejoint. Les chars brûlaient en feu de joie, mais une partie de la foule était déjà partie. Dont la musique. Ne nous restait qu'un djembé-man et un petit chariot à percu ambulant dont la casserole défoncée a tout de même bien galvanisée les carnavaliers.

    Direction St Roch, suivit par la poice qui contrôlait à l'arrière du peloton, provoquant souvent des cris tels que "les condés arrivent !". St Roch bloquée par des camionnettes. Direction St Anne. Bloquée aussi. Je tente de mettre l'ambiance en allumant les bolaces et le staff, demi-succès, la foule continue à se disperser. Arrestation que je n'ai toujours pas comprise : un type poursuivit par deux autres serait allé s'étaler aux pieds des flics. Du coup ils se sont fait arrêter. Un truc du genre.
    Devant : les camionnettes.
    A l'arrière : les CRS.

    Après un fantastique poireautage général, on réussi à entraîner ce qu'il reste du Karnaval dans les petites rues. ça fonctionne un moment. Clin d'oeil à un pote que l'on a vu passer, dansant sur le toit d'un camion de pompier. J'aime.
    Puis ça s'est compliqué rue St Guilhem.
    Pour moi et pour tout le monde.
    Je crois avoir été repérée parce que je crachais joyeusement quelques flammèches, et que j'avais déjà jonglé sous leur pif... Bref, en tout cas ils m'ont choppée tandis que j'essayais de guider les carnavaliers. Ils ont attrappé mon staff toujours enflammé, ont essayé de me l'arracher. Mais bibi pas d'accord (staff fabrication maison... valeur sentimentale), du coup trois mecs de la BAC (Brigade Anti-Criminelle) qui sortent les tonfas et me matraquent les mains. Derrière, on me crie "lâche !". Je lâche. Je me met en garde (réflexe débile mais j'étais on m'agresse, je riposte), quelques personnes se sont mises à côté de moi pour faire front. Et le flic juste en face de moi de balancer le spray de gel lacrymo.

    Là, je crois que c'est parti en couille. Mais j'ai pas très bien suivi : vous comprenez j'étais joliment aveugle.

    La première ligne ayant pris la lacrymo, on nous rapatrie derrière, on nous rince les yeux. On m'entraîne je ne sais où, ça bouge et ça crie de partout. Je me souviens avoir essayé pusieurs fois de revenir en première ligne pour aller récupérer mon staff, les taper, aider les autres, je sais pas quoi.... m'enfin on m'en a heureusement empêché.
    Et quand enfin je peux rouvrir les yeux : un mec par terre, et les flics bloquent la rue. Je vais pour aider le mec mais pour une raison inconnu on m'en empêche, et un des mecs de la BAC me préviens "gentiment" qu'ils me démontent si je m'approche. Charmants les flics psychopathes....
    Le mec rampe pour se mettre hors d'atteinte. On rejoint le reste du Karnaval. Et là Le lému de me balancer vers l'arrière en me criant de courir. Et tout le monde court sous les bombes lacrymo et les bombes au poivre qui fusent.
    On se retrouve boulevard Jean Moulin. La fête continue et les flics nous observent sans bouger de l'autre côté de la grande rue.

    Et heureusement pour mes fesses, je me suis perdue en cherchant mon staff en compagie d'un pirate qui s'était fait arracher son chapeau durant le gazage.

    De ce que l'on m'a raconté : les flics ont rammené des renforts, ont balancé des lacrymo, et ont chargé. Des carnavaliers ont foutus des voitures en travers de la rue pour ralentir leur progression. Un carnavalier aurait d'ailleurs défoncé un pare-prise (overdose d'adrénaline je suppose, n'empêche que le type qu'avait garé sa bagnole là n'avait rien demandé).
    Fin de la traque : les flics poursuivent les pauvres gueux éparpillés pour les matraquer. Du grand art, du grand massacre, du grand abus de pouvoir et le pire c'est que nous sommes les coupables.

    Non, en réalité les clous du spectacle sont les mensonges des médias sur ce qui s'est passé, l'aveuglement volontaire des Montpellierains qui fermaient leurs volets à notre passage, et enfin les gens qui se sont permis des commentaires tels que "c'est la faute des carnavaliers".

    LA FAUTE DES CARNAVALIERS ??!! Elle est bonne celle-là... Oui, nous étions dans l'illégalité. Parce qu'il est interdit de fêter Carnaval à Montepellier. Et ça, c'est une aberration.

    Mais soit. Nous étions dans l'illégalité, mais l'illégalité n'explique pas des articles tels que ceux du Midi Libre.

    Je cite :

    Carnaval : Affrontements entre anars et policiers

    Affrontements entre anars et policiers

    Comme les précédentes années, des incidents ont émaillé le traditionnel carnaval, dit alternatif, qui s'est déroulé mardi soir dans les rues de l'Écusson.
    Déjà, juste avant le début du défilé, les forces de l'ordre, sur réquisition du procureur de la République, ont effectué des contrôles dans le secteur de La Poste Rondelet, en fait non loin du squat révolutionnaire de la rue Ernest-Michel surnommé "Crève" par ses occupants.
    Trois chars ont été interceptés : selon le commissariat, ils contenaient des dizaines de bouteilles de bière vides et des dizaines de petits ballons de baudruche remplis de peinture, autant de projectiles dont certains carnavaliers, catégorisés anars, auraient pu faire usage. Puis, vers 22 h, alors que des cars de police occupaient les principales places (Sainte-Anne, Candolle...) où se termine traditionnellement le défilé, des affrontements, qui n'ont pas fait de blessé, ont opposé les forces de l'ordre - pressées de repousser les "gueux" à l'extérieur du centre-ville - et une centaine de personnes déguisées. Le groupe a multiplié les tags, notamment sur les murs du McDo de la Comédie, ce qui a provoqué des échauffourées avec les vigiles du fast-food.
    Puis sur le cours Gambetta et vers Figuerolles, les jeunes ont déplacé des voitures et jeté des cannettes sur les policiers, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes. Il n'y a pas eu d'interpellation.

    Et livrons nous au jeu du démontage pièce par pièce de ce tissus de mensonge.


    Carnaval : Affrontements entre anars et policiers
    =>Affrontement n'est pas le mot, je dirais plutôt battue ou traque. Et "anars"... A mourir de rire. La réduction des multiples milieux alternatifs à "anars". Et pourquoi ? Parce que les gens sont manipulables et qu'ils ne savent pas ce qu'anarchie et anarchisme signifient. Parce qu'on leur a apparis à penser anar=chaos=horreur. Laissez-moi cracher sur cette equation.

    Comme les précédentes années, des incidents ont émaillé le traditionnel carnaval, dit alternatif, qui s'est déroulé mardi soir dans les rues de l'Écusson.
    =>D'après ce qu'on m'en a dit les années précédentes n'ont pas subit l'omniprésence des forces de l'Ordre. Mais appelons donc ça ddes "incidents" sans relever l'énormité de la minimisation.

    Déjà, juste avant le début du défilé, les forces de l'ordre, sur réquisition du procureur de la République, ont effectué des contrôles dans le secteur de La Poste Rondelet, en fait non loin du squat révolutionnaire de la rue Ernest-Michel surnommé "Crève" par ses occupants.
    Trois chars ont été interceptés : selon le commissariat, ils contenaient des dizaines de bouteilles de bière vides et des dizaines de petits ballons de baudruche remplis de peinture, autant de projectiles dont certains carnavaliers, catégorisés anars, auraient pu faire usage.
    =>Le squat s'appelle "La Crève". Il s'agissait de ballons d'eau. Et enfin "catégorisés anars". J'hésite entre m'étouffer de rire ou de rage devant ces inepties et l'inculture dont les gens catégorisés journalistes font preuves. ça se catégorise un anar, pour vous ? Ouais, mais seulement pour les descendre. Le mot "catégorie" pour parler des anars me brûle les yeux. Surtout que l'on observe le même procédé que dans le titre.

    Puis, vers 22 h, alors que des cars de police occupaient les principales places (Sainte-Anne, Candolle...) où se termine traditionnellement le défilé, des affrontements, qui n'ont pas fait de blessé, ont opposé les forces de l'ordre - pressées de repousser les "gueux" à l'extérieur du centre-ville - et une centaine de personnes déguisées. Le groupe a multiplié les tags, notamment sur les murs du McDo de la Comédie, ce qui a provoqué des échauffourées avec les vigiles du fast-food.
    =>Je soulignerai comme l'a fait Le Lémurien qui s'est livré au même exercice, un défaut de chronologie. La comédie vers 21h. Les premiers vrais "affrontements" vers 23h. Et enfin.... "pas de blessés" ??? Mais ils se foutent de la gueule du monde !! Pour les policiers un mec qui baigne dans son sang, tant qu'il est pas mort il n'est pas blessé, c'est ça ? Un mec mort c'est un "cadavre" les blessures viennent en général avant l'état de mort ! De nombreux blessés à déplorer parmis les carnavaliers... Des contusions, des blessures, des commotions. Et même si le gel lacrymo n'est pas vraiment une blessure, de mon point de vue ça se rapproche d'une brulure.


    Puis sur le cours Gambetta et vers Figuerolles, les jeunes ont déplacé des voitures et jeté des cannettes sur les policiers, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes. Il n'y a pas eu d'interpellation.
    =>Ils ont "ripostés" que dalle ! Ils ont attaqués et le karnaval n'a même pas pu se défendre ! Enfin, désolée de les contredire mais interpellations il y a eu. Et pas qu'une seule. Oh mais que suis-je bête quand on embarque des gens et qu'on les fout dans des camions c'est pour aller les déposer un peu plus loin ! Taxi-condé ils appelent ça...


    Ils ont tué Karnaval. Mais Karnaval est multiple et Karnaval ressucitera. ACAB=All Cops Are Bastards.

    Faites passer le mot, Karnaval fera résistance en 2011. Militants et activistes des multiples coins de la France, à vos costumes !

    En cas pour ceux qui ont fesse-bouc : la résistance est là"

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  • Commentaires

    1
    Lundi 22 Février 2010 à 00:02
    Un grand merci à la carpette pour son témoignage parallèle.
    2
    Redstar
    Lundi 22 Février 2010 à 03:18
    La prochaine fois on sera là, plus nombreux, mieux organisés, mieux équipés. Et non je ne parle pas des condés.
    3
    mwep
    Lundi 22 Février 2010 à 12:52
    Pour les personnes dîtes arrétés, sur st anne, ellse ont été relaché  sur la pression carnavalesque et ptet parcequ'il n'avait rien à dire a part que c'était des gens bourrés...
    4
    Nicesept
    Lundi 22 Février 2010 à 21:55
    Malgré ce témoignage plutôt chaud bouillant sur ce qui s'est passé et les agissements des flics, j'ai très envie de venir à l'édition 2011, au moins histoire de voir l'ambiance, et de voir ce qui s'y passe...
    5
    nicesept
    Lundi 22 Février 2010 à 21:57
    effectivement entre votre version et celle de midi libre ya comme qui dirait un décalage. ... faudrait envoyer un journaliste en reportage dans le clan des carnavaliers. Il aurait alors peut-être un point de vue tout à fait différent...
    6
    Redstar
    Mardi 23 Février 2010 à 17:17
    nicesept
    7
    Redstar
    Mardi 23 Février 2010 à 17:18
    Moui nicesept tu as de l'espoir... Il n'y a qu'à voir comment les journaleux ont traité l'intervention des antifas face à la manif identitaire de mercredi dernier... :/
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